Dès les années 60, conscient de la spécificité de la gastronomie comme élément structurant de la culture française, le Ministère de la prospective opérationnelle lance un programme national de recherche intitulé L’œuf et la poule.
Il sollicite les universitaires, toutes disciplines confondues, à entreprendre des recherches sur la production et la consommation d’œufs en France.
Les linguistes de l’équipe du laboratoire LLL décident d’enregistrer le parler orléanais au cours des repas et questionnent leurs témoins sur la traditionnelle recette de l’omelette. Le tournant politique de l’époque fait glisser le programme de recherche dans les oubliettes du Ministère, puis l’instabilité politique fait disparaître le Ministère lui-même. Seules les archives sonores du programme ont été sauvegardées par le LLL.
En 2010, le « repas gastronomique à la française » inaugure la liste des traditions culinaires labellisées par l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le patrimoine immatériel se définit comme : « [les processus culturels qui] inspirent aux communautés vivantes un sentiment de continuité par rapport aux générations qui les ont précédées et revêtent une importance cruciale pour l’identité culturelle ainsi que la sauvegarde de la diversité culturelle et de la créativité de l’humanité. »
Pour fêter l’entrée de la gastronomie à la française au rang de patrimoine, le LLL organise une grosse poêlade pour permettre de réaliser la multitudes de recettes d’omelettes collectées dans les années 60.
L’installation multimédia présentée ici est le livre d’or de cette journée compilant les 36 meilleures recettes réalisées lors de la grande fête. Le titre de meilleur recette d’omelette est décerné à Emile Mimosa. Pour lui rendre hommage, le livre d’or a été baptisé « La recette à Mimile. »